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LE PARTENARIAT :
pas nouveau chez les Saints Cœurs!

Chez les Sœurs des Saints Cœurs, le partenariat Sœurs/AmiEs, le fonctionnement en réseaux, a l’âge de la Congrégation et même davantage. Amélie Fristel, en passant du Tiers-Ordre eudiste à la Congrégation des Sœurs des Saints Cœurs, en a instauré les prémices. Mais le sens de l’équipe qui la caractérise se révèle bien avant son entrée aux Chênes; elle a toujours fonctionné "en réseaux".

Le Tiers-Ordre eudiste (les AmiEs des Saints Cœurs)

Amélie est devenue "Amie des Saints Cœurs" à l’âge de 22 ans. Les "Amies" étaient environ 2 000 dans le diocèse de Rennes, et 15 000 dans l’ensemble de la Bretagne et de la Normandie; à Saint-Malo, elles étaient une trentaine.

Quand elle fonde sa Congrégation, on lui demande de garder la responsabilité des "Amies" de St-Malo. Le Tiers-Ordre était, si l’on peut dire, lié organiquement à la Congrégation, selon un modèle qui traduit bien la possibilité de vivre le même charisme de diverses façons.

Le Rosaire vivant

Le Rosaire vivant n’est pas l’œuvre d’Amélie Fristel, mais de Pauline Jaricot. Mais Amélie Fristel l’a vécu d’une manière un peu spéciale. Venard le présente comme l’expression d’Amélie Fristel d’enraciner son œuvre caritative et sociale "dans la prière de toute la communauté chrétienne" (p. 62), ce qui est sûrement réel. Mais il a aussi été un instrument de cette œuvre caritative et sociale.

D’abord, pour les moins familiers avec la vie d’Amélie Fristel, qu’est-ce que le Rosaire vivant? C’est un réseau de prière et de collecte pour les missions qui allait s’étendre au monde entier en devenant l’"Œuvre de la Propagation de la Foi". Il s’agissait d’organiser des groupes de 15 associéEs qui devaient réciter chaque jour une dizaine du chapelet en méditant chacun-e l’un des 15 mystères du Rosaire. De plus, chaque associé-e s’efforçait de recruter cinq nouveaux membres qui, à leur tour, en recrutaient d’autres.

À Paramé, le Rosaire vivant fit boule de neige. En quelques années, il alla jusqu’à rassembler 45 "quinzaines" de paroissiens, c’est-à-dire 675 personnes, sur une commune qui ne dépassait pas 3 000 habitants.

Pour parler le langage d’aujourd’hui, ça signifie qu’Amélie Fristel avait ainsi une liste de ressources potentielles, de bénévoles éventuels : noms, numéro de téléphone, champs de compétences…

Si donc un de ses pauvres avait besoin d’un plombier… d’un menuisier… ou des démarches à faire, elle avait à qui recourir.

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Le Bureau de charité

Amélie avait bien compris que la pire misère vient du chômage, du manque de travail. L’homme ou la femme, privés de travail, sont non seulement privés de ressources, mais ils se sentent inutiles et perdent leur dignité. Amélie veut lancer une association qui distribuera non pas des aumônes, mais du travail.

Amélie se concerte donc avec deux amies, achète un peu de mercerie, du fil, des aiguilles, de l’étoffe, de la laine, de la filasse et propose des travaux à faire à des pauvres qu’elle connaît. Tricots, toiles, filets et objets fabriqués sont revendus pas les soins du Bureau. Quelques dons et une loterie assurent la mise de fonds nécessaire. Peu à peu les estivants de Paramé, le clergé, la municipalité s’y intéressent et le "Bureau de charité pour le travail des pauvres" est reconnu.

Pour se développer, il lui faut un local et un comité de soutien. Le local, Amélie décide de l’installer chez elle et fait construire, adossée à sa maison, une petite pièce qui sera lieu de rencontre et boutique d’exposition. Le comité de soutien, ce sera un petit groupe de "Dames de Charité" qui se réunit régulièrement chez elle.

Amélie ne quittera le Bureau de Charité pour venir aux Chênes que lorsqu’elle aura assuré sa survie par la mise sur pied d’un Conseil d’Administration.

L’ouvroir

L’œuvre comportait également un ouvroir où des jeunes couturières bénévoles venaient remettre à neuf des vêtements usagés, préparer pour les premiers communiants de beaux costumes et distribuer aussi des layettes pour les nouveau-nés, des châles ou des gilets bien chauds pour les vieillards.

Les "parrainages" riches – pauvres

On l’a souvent dit, Amélie Fristel, de par sa naissance, s’est trouvée dans un milieu plutôt aisé. Ses appels intérieurs l’ont toujours fait prendre option pour les pauvres. Elle a bien su conjuguer les deux choses : elle mettait ses relations au service de sa mission!

La commune comptait des propriétaires cultivateurs, mais abritait surtout des familles d’ouvrier agricoles et des marins, qui naviguaient pour le commerce ou dans la marine de guerre. À cette population fixe s’ajoutait tout un groupe de familles de la bourgeoisie de St-Malo qui avaient fait construire, dans cette campagne avenante, proche de la ville et des plages, des maisons d’été où elles s’installaient pour la belle saison et parfois pour la moitié de l’année; on comptait environ 160 résidences secondaires de ce genre, ce qui explique les voisinages et les réceptions auxquelles se complaisait Madame Fristel. Sa fille, elle, saura faire appel à la générosité de ces familles et y recruter ses "dames de charité" pour le service des pauvres.

Le Tiers-Ordre et la Congrégation

Pour ce qui est de la Congrégation, on peut le lire dans Fleur de Bretagne : "Du Tiers-Ordre sortira le noyau de la fondation : ses premiers membres (trois de ses premières compagnes à l’Asile des Chênes), sa règle primitive, sa spiritualité. La doctrine de saint Jean Eudes, spécialement son ardente dévotion aux Cœurs de Jésus et de Marie, marqueront profondément l’âme de la fondatrice." (p. 24).

"C’est dans cette société qu’Amélie Fristel a trouvé tous les moyens nécessaires pour accomplir sa vocation de fondatrice et c’est par la stricte observance du règlement de cette société qu’elle a réussi à réaliser l’unité de sa vie spirituelle." (Idem, p. 36)

Les petites écoles

Quand l’évêque lui demandera d’accepter "les petites écoles" dont les grosses congrégations ne veulent pas, il lui suggère, pour aider son "oui", de trouver des personnes préparées chez les AmiEs, dont beaucoup sont déjà dans l’enseignement, quitte à les remplacer temporairement dans les écoles où elles enseignent le temps qu’elles feront un noviciat. En même temps que collaboration Sœurs/AmiEs, l’œuvre des petites écoles témoigne d’un partenariat avec la communauté ecclésiale.

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Autres collaborations (réseaux)

  1. Elle associe les pensionnaires de l’Asile à l’œuvre.
  2. Elle associe à ses divers engagements, comme "personnes-ressources", des hommes d’affaires (spécialement M. Ponphily) qui partagent ses idéaux.
  3. Les Sœurs en paroisse.
    Amélie Fristel envoyait en paroisse une enseignante et une infirmière. La participation des gens à leur fournir des moyens de survie a été et est encore aujourd’hui une aide qu’on pourrait presque dire nécessaire, vu la pauvreté de beaucoup de milieux.
    Encore aujourd’hui, l’école catholique a besoin; les C. A. s’impliquent très concrètement; il y a des réseaux de bénévoles.
  4. Avec d’autres Congrégations :
    Amélie accueille dans sa maison une prostituée qu’elle référera ensuite à St-Cyr : Notre-Dame de Charité.
    Elle fait une association de prière avec deux monastères.
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Conclusion

Le document romain de 1974, une sorte d’étude de l’héroïcité des vertus d’Amélie, p. 29, pourra dire : "C’est avec des compagnes appartenant à cette société (le Tiers-Ordre eudiste) qu’elle entreprit ses principales œuvres : Bureau de charité en 1837, ouverture de l’Asile des vieillards en 1846 (mise sur pied d’un Conseil d’administration pour gérer l’héritage), fondation de la Congrégation des Saints Cœurs de Jésus et de Marie en 1853 et extension de cette congrégation à l’œuvre des "petites écoles" en 1856. En outre, avant de recevoir des constitutions propres, la nouvelle congrégation a vécu, sur le désir de l’évêque diocésain, selon le Règlement pour la Société des Filles du très Saint Cœur de la Mère de Dieu". (p. 29).

Si l’on voulait prolonger "cette histoire", on pourrait aussi dire que c’est par le biais du Tiers-Ordre que la famille de Jean Eudes est, d’une certaine façon, "re-née" après la Révolution… et qu’elle continue de se bien porter.

Est-ce que ce sont les Eudistes qui ont fait vivre le Tiers-Ordre ou le Tiers-Ordre qui a fait vivre les Eudistes?... Est-ce la Congrégation (par Amélie Fristel) qui a "fait vivre le Tiers-Ordre" ou le Tiers-Ordre qui a fait vivre la Congrégation?...

De toutes manières, les laïcs qui viennent chercher quelque chose dans nos congrégations donnent, en même temps un souffle nouveau aux congrégations qu’ils fréquentent. Et "l’association" avec des gens qui partagent nos valeurs devient une grande force. Et l’Église, c’est cela : la "communauté" laïcs, religieux-ses, prêtres. Quand le flambeau devient difficile à porter pour les uns, on le passe en d’autres mains ou on se met ensemble pour le tenir bien haut!

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Lise Plante, ss.cc.j.m.
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