Page d'accueil Menu: Histoire Menu: Spiritualité Menu: De par le Monde Menu: AmiEs des ss.cc.j.m. Menu: Divers Menu: Plan du site
De par le mondeBéninArts et cultureAu quotidienCanadaMenu Au quotidienComitésEngagementsCôte d'IvoireEngagementsFranceAu quotidienPays-Bas

Deuil-Amis-Jo

La culpabilité dans un deuil

La culpabilité est habituelle dans le deuil, et il faut s’y attendre pour plusieurs raisons.

D’abord, quel que soit l’amour qu’on porte à quelqu’un, il y a toujours l’un ou l’autre aspect qui a pu nous irriter. Une autre raison pour nous culpabiliser, c’est que personne n’est parfait et qu’aucune relation n’est parfaite. On peut toujours se sentir coupable de choses qu’on a faites ou, au contraire, omises. Malgré toute la bonté qu’on pouvait avoir pour l’autre, malgré tout l’amour qu’on éprouvait, il y a toujours eu des moments où on n’était pas aussi bon, aussi patient, aussi attentif qu’on aurait voulu.

Dans les premiers mois d’un deuil, on a habituellement tendance à ne voir que les aspects positifs du décédé, et ses propres aspects négatifs, à soi. Même si la relation était fort bonne, des souvenirs négatifs réapparaissent : « Si j’avais pu dire ceci, ou faire cela… ». Progressivement, on retrouvera un regard plus réaliste sur soi-même et sur l’autre, acceptant le positif et le négatif de part et d’autre.

Il y a encore d’autres sources de culpabilité : être vivant quand l’autre est mort, éprouver l’agressivité, se sentir soulagé d’une mort au terme d’une longue maladie.

En fait, il y a deux types de culpabilité. D’abord, une culpabilité injustifiée, sans rapport avec ce qui s’est véritablement passé. Celle-ci est normale dans le processus du deuil. Elle provient d’attentes irréalistes, du fait de croire qu’on aurait pu être toujours patient ou attentif. Ce sont ces sentiments qu’il est utile d’exprimer à quelqu’un qui ne jugera pas. Nous sommes imparfaits, nous faisons des erreurs et nous sommes ambivalents. Pourtant, ça ne sert à rien de dire qu’il ne faut pas se sentir coupable, car, ce faisant, nous empêchons l’expression de la culpabilité. L’expression peut délivrer, en ce sens qu’en se disant, nous apprenons progressivement à ne plus accentuer notre vécu négatif. La mise en mots aide à changer les exigences irréalistes qu’on s’impose.

Il y a un deuxième type de culpabilité : une culpabilité justifiée. Il peut y avoir une relation entre ce que nous avons fait ou omis de faire, et un tort important causé à la personne décédée. Dans ces situations où la culpabilité est justifiée, il faut pouvoir la reconnaître, et entreprendre une réparation. Se punir soi-même peut être destructeur. Il est préférable de tenter une approche constructive, par exemple effectuer un travail pour d’autres personnes, travail qui peut s’apparenter à celui que nous aurions fait envers la personne décédée. Par exemple, une dame qui perd son enfant et qui se reproche de ne pas l’avoir accompagner adéquatement, accorde du temps pour aider d’autres jeunes dans l’aide qu’ils ont besoin, ne serait-ce que prendre quelques heures pour l’aider à se rendre à la clinique, une fois par mois. On ne peut pas changer le passé, mais on peut néanmoins modifier son sentiment par rapport au passé, faire quelque chose pour assumer ce passé.

Émilien, 19 ans, avait défié son copain pour une course en mobylette. Ils avaient pris tous les risques. Son ami avait chuté violemment et mourait peu après son entrée à l’hôpital. Émilien était dans la salle d’attente. À l’annonce de la mort, il garda sa tête baissée, et partit sans un mot. Il se sentait très coupable. Dès qu’il en parlait, chacun s’empressait de le rassurer, de lui dire qu’il n’y pouvait rien, qu’il cesse d’y penser. Personne ne le laissait dire jusqu’au bout tout ce qu’il pensait. Il n’osa plus en parler. Six semaines plus tard, il eut un accident semblable.

Les sentiments et émotions qui ne s’expriment pas, ne disparaissent pas pour autant. Ils cheminent au plus profond de nous-mêmes, poursuivant un travail destructeur. Il y a un vieil adage qui affirme que « Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime » ou, dit autrement, que « Tout ce que nous ne parvenons pas à exprimer en mots, le corps le traduira éventuellement en maux ». En clair, cela laisse supposer que les blessures du passé, le stress et les conflits non résolus seraient à l’origine de la plupart des problèmes de santé que nous rencontrons.

Le problème est peut-être de trouver une oreille attentive, vraiment attentive, à tout ce que nous avons besoin de dire et de redire. Et ce, aussi longtemps et aussi souvent que nous en sentons le besoin.

Dans un prochain article, je vous parlerai de la honte, émotion très proche de la culpabilité, dans le vécu de nos émotions suite à un deuil.

Engagements
Deuil-Amis-Jo

L'organisme
Feuillet publicitaire
Formation sur le deuil
Définition
Durée du deuil
Réactions au deuil
Étapes selon "Lamer"
Comment se vit un deuil
Réactions normales au deuil
Choc et déni
Les émotions
Émotions et réactions après une perte
Silence dans les émotions
La culpabilité dans le deuil
La honte dans le deuil
Dépression et désespoir
Les enfants et la mort
20 ième anniversaire de fondation de D.A.J.
Le décès de l'enfant
Différence pour chaque parent
Et les grands-parents
Mortalité périnatale
Perte du conjoint

Engagements

Le tour du Jardin (accueil)
Vol. 14 No. 1 Juillet. 2018

Agathe Beaudry, ss.cc.j.m.
Si vous avez des commentaires ou des questions, vous pouvez communiquer avec moi  à : deuilamis1@videotron.ca