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L'École Française de spiritualité

Nous l'avons déjà dit dans une chronique précédente, s'il y a un Évangile, il y a mille et une façons de l'entendre et surtout d'en vivre selon les tempéraments et le point de départ de la vie de relation à Dieu. Alors que tous les chrétiens ont l'Évangile en commun, sa mise en œuvre passera par des modalités différentes selon que nous prendrons tel ou tel chemin: celui de saint Benoît, de saint François, de saint Dominique, de saint Ignace ou de saint Jean Eudes − pour ne mentionner que ceux-là. 

Les Saints et nous

En fréquentant certains saints et saintes, il arrive que la rencontre avec l'un-e d'eux fasse «tilt» en nous: on se reconnaît des affinités, on est de la même famille!...

En prenant contact avec le message d'un de ces hommes ou d'une de ces femmes − les saints et les saintes − qui découvrent en plénitude l'amour du Christ, on éprouve un saisissement. Une sorte de cri jaillit alors de la conscience. Pourquoi ce saisissement, et pourquoi ce cri? Sans doute parce que le sens profond de l'existence humaine apparaît en de tels instants avec une force contagieuse: la vérité de la vie est là. Celui qui tâtonne sur la route a soudain l'évidence que cette route mène réellement à la lumière.

Mais il y a autre chose. Apprendre qu'il ne se trompe pas de chemin assure les pas du pèlerin. Cependant, celui-ci ressent un bouleversement plus profond encore. On ne lui dit pas seulement qu'il peut progresser sans crainte vers le terme. Il découvre que le meilleur de lui-même est en connivence profonde avec ce saint, avec cette sainte. Ils disent des mots qui ne lui sont jamais montés aux lèvres, ils racontent des expériences spirituelles que lui n'a jamais faites, et pourtant ces mots et ces expériences ne lui sont pas étrangers. Le cri qui jaillit exprime alors la surprise émerveillée devant des visages où l'on reconnaît − même de loin, d'infiniment loin − quelques-uns de ses propres traits.

Extrait de la Préface du P. Carré au livre de Ph. Vercoustre: Les grandes intuitions de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Paris, 1984, pp. 7 - 8.

CHRONIQUES SPIRITUELLES

Qu'est-ce que la spiritualité?
Grandes lignes de la spiritualité contemporaine
Les Écoles de spiritualité
L'École Française de spiritualité
La spiritualité de l'École française est une spiritualité de l'Incarnation
Le Baptême à la lumière de la spiritualité École française
L'appel à la mission
La spiritualité du Cœur
La démarche eudiste, une démarche collée à la vie
Dans la lignée de Jean Eudes,
Amélie Fristel et sa Congrégation
Dans la lignée de Jean Eudes (la suite)
Amélie Fristel et nous aujourd'hui

L'École française de spiritualité

En un sens large, l'École française est le puissant courant christologique (issu de la foi profonde que Jésus incarné est le centre de l'histoire et de chacune de nos histoires) qu'a connu la France au XVIIe siècle. Le Cardinal de Bérulle en a été le chef de file, mais il englobe aussi bien des laïcs comme Bernières et Renty... des Jésuites comme le P. St-Jure, le P. Lallemant et leurs disciples... des Dominicains comme le P. Chardon et le P. Piny... des moniales enfin, telles que Marie de l'Incarnation ou la vénérable Mechtilde, fondatrice des Bénédictines du St-Sacrement.

En un sens strict, l'École française se limite aux disciples de Bérulle qui ont eu conscience de son originalité et qui ont repris les grands thèmes caractéristiques de sa doctrine. Bérulle (1575 − 1629) a donc été le chef de file du «courant spirituel» appelé École française de spiritualité.

Henri Brémond, deux siècles plus tard, sera le premier à employer l'expression «École française de spiritualité» pour parler du courant spirituel initié par Bérulle. Dans son Histoire littéraire du sentiment religieux en France, il la décrivait ainsi:

École, mais de vie intérieure, de haute spiritualité et non pas de théologie.  L'intellectualisme prétendu (de ses membres), leur apparente subtilité, s'inclinent devant l'inspiration des mystiques et des plus simples. Madeleine de St-Joseph et la chétive Catherine de Jésus dirigent Bérulle; une femme du peuple, Marie des Vallées, le Père Eudes; Marguerite de Beaune, Monsieur de Renty; Agnès de Langeac et Marie Rousseau, M. Olier.

Notons que cette énumération permet de dire que, dès sa naissance, l'École française de spiritualité n'a pas été que masculine...

D'ailleurs, ce qu'on a appelé l'École française de spiritualité n'a rien d'exclusivement français puisque l'inspiration en a été au point de convergence, en Bérulle, de courants divers:

─ Un courant venant du nord de l'Europe, plus précisément de la zone flamande et de la zone rhénane, avec Roesbroeck, Tauler, etc.

─ L'autre étant né en Espagne avec Thérèse d'Avila et Jean-de-la-Croix...

─ Un troisième en provenance d'Italie et démarré avec Philippe Néri et Charles Borromée.

Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la spiritualité en France (en Europe aussi, d'ailleurs) et, parmi les fleurons de l'histoire religieuse de France à cette époque, l'École française se démarque, du fait surtout que beaucoup de ses membres s'occupaient de la formation des prêtres et que, donc, les plus humbles curés de paroisses en ont été imbibés et ont passé «l'héritage» à leurs paroissiens.

Les grands noms de l'École française.

Le Cardinal de Bérulle (1575 - 1629) a été le chef de file de ce qu'on a appelé plus tard l'«École française de spiritualité» et que, à cause de lui, on appelle plutôt maintenant l'École bérullienne de spiritualité. Cette École s'est développée par la suite avec des personnalités aussi riches et diverses que Vincent de Paul (1581 - 1660), fondateur des prêtres de la Mission... Louise de Marillac, des Filles de la Charité... Condren (1588 - 1641), qui allait remplacer Bérulle comme Supérieur général de l'Oratoire... Jean-Jacques Olier (1608 - 1657), de la Compagnie de St-Sulpice et des séminaires... Jean Eudes (1601 - 1680), qui allait fonder la Congrégation de Jésus et de Marie (Eudistes), Notre-Dame de Charité du Refuge, et une sorte de Tiers-Ordre via lequel, deux siècles plus tard, notre Fondatrice, Amélie Fristel, pourra se nourrir à la même source... Saint Louis-Marie Grignon

de Montfort qui a aussi animé des missions en Bretagne et Saint Jean-Baptiste de la Salle, qui a fondé les Frères des Écoles chrétiennes; ils seront «les derniers des Bérulliens» selon Brémond. Pourtant, c'est un fait irrécusable que cette spiritualité anime encore des milliers et des milliers de personnes!...

Le «credo» de l'École française de spiritualité

Au fond, il n'y a qu'un seul «credo», celui de l'Église universelle. Mais les insistances, selon les individus et les Écoles spirituelles, ne sont pas les mêmes. «Tous les chemins mènent à Rome», mais on y arrive par divers chemins (revoir, sur le sujet, la chronique 3 sur Les Écoles de spiritualité).

Le «credo» École française tourne autour de trois points principaux : l'Incarnation… le Baptême… la Mission…

Les trois prochaines chroniques aborderont successivement ces trois points.

Pour approfondir

  • Qu'est-ce que je retiens de ce bref historique de l'École française de spiritualité?
  • Cette École «française» et qui origine au XVIIe siècle peut-elle avoir des choses à me dire aujourd'hui encore?  Qu'est-ce qui me le fait dire?
  • Je connaissais déjà quelques-uns des saints personnages mentionnés dans ce que je viens de lire?  Je me sens des parentés avec l'un-e ou l'autre?
Sr Lise Plante, ss.cc.j.m.
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