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2. Les femmes dans la généalogie de Jésus

Cinq femmes dans la généalogie de Jésus (Mt 1, 1-17)

1 Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham :
2 Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères,
3 Juda engendra Pharès et Zara, de Tamar, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram,
4 Aram engendra Aminadad, Aminadad engendra Naasson, Naasson engendra Salmon,
5 Salmon engendra Booz, de Rahab, Booz engendra Jobed, de Ruth, Jobed engendra Jessé,
6 Jessé engendra le roi David.

David engendra Salomon, de la femme d’Urie,
7 Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa,
8 Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias,
9 Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Achaz, Achaz engendra Ezéchias,
10 Ezéchias engendra Manassé, Manassé engendra Amon, Amon engendra Josias,
11 Josias engendra Jéchonias et ses frères; ce fut alors la déportation à Babylone.

Dans la généalogie de Jésus, une généalogie masculine, on trouve toutefois les noms de 5 femmes : Tamar (Gn 38)… Rahab (Jos. 2, 1-21)… Ruth (Rt. chap. 1 à 4)… La femme d’Urie (2S, chap. 11 et 12)… et Marie, qui fait la jonction entre l’Ancien Testament et le Nouveau. Cinq femmes hors-normes !...

LES FEMMES DANS LA BIBLE

Introduction
Les femmmes dans la Bible : Le patriarcat
Les femmes de l'Ancien Testament
Les femmes dans la généalogie de Jésus
Quelques autres femmes de l'A. T.
Des femmes du Nouveau Testament
Des femmes accompagnaient Jésus
Dieu au féminin
Nous, maintenant, par rapport à cela

2.1. Tamar

Juda l’avait donnée en mariage à son fils Er, qui mourut sans lui donner d’enfant. Il la confia à son second fils, Onan, qui ne s’intéressa pas à elle. Juda lui promit de la donner en mariage à son fils Shéla quand il aurait l’âge, mais il n’honora pas sa promesse… La génération ayant l’importance qu’on lui connaît dans la société de cette époque, Tamar profita de la venue de Juda dans la région : elle se déguisa en prostituée, et Juda coucha avec elle sans la reconnaître. Tamar lui demanda : "Que me donnes-tu pour venir à moi ?" Juda dit : "Je vais t’envoyer un chevreau." "D’accord, répondit Tamar, si tu me donnes en gage jusqu’à cet envoi ton sceau, ton cordon (le sceau était souvent porté autour du cou par un cordon…) et le bâton que tu as à la main." Quand Juda fut informé que Tamar était enceinte, il ordonna qu’on la brûle. Elle envoya alors dire à son beau-père : "C’est de l’homme à qui ceci appartient que je suis enceinte." Juda reconnut et dit : "Elle a été plus juste que moi, car, de fait, je ne l’avais pas donnée à mon fils Shéla, tel que promis."

2.2 Rahab

Rahab était une prostituée "de profession". Josué, chef de l’armée d’Israël, envoya deux espions à Jéricho. Rahab hébergea les deux espions, malgré l’ordre reçu du roi de Jéricho à qui elle mentit en disant qu’ils avaient quitté la ville au moment où l’on en fermait les portes. Pendant que les armées du roi se mettaient à leur poursuite, elle monta auprès d’eux sur la terrasse où ils s’étaient réfugiés, et leur fit jurer : "Puisque j’ai agi loyalement avec vous, jurez que vous agirez aussi loyalement envers moi et ma famille." De fait, elle et sa famille furent sauvées quand l’armée d’Israël attaqua le pays.

2.3 Ruth

Au temps des Juges, une famine survint en Israël et un nommé Elimélek partit avec sa femme, Noémi et ses deux fils Mahlôn et Kilyôn vers le pays des Moabites. Mahlôn et Kilyôn prirent pour femmes des Moabites dont l’une se nommait Orpa et l’autre Ruth. Elimélek mourut, ses deux fils aussi. La famine ayant cessé, Noémi décida de revenir au pays de Juda. Elle dit à ses brus : "Partez et retournez chacune dans la maison de votre mère." Orpa retourna chez elle, mais Ruth ne voulut pas la quitter. Elles s’en allèrent toutes deux jusqu’à Bethléem. Ruth alla travailler dans le champ de Booz. Booz était un parent de Noémi et donc droit de rachat sur les biens d’Elimélek et pouvait lui susciter une postérité en épousant Ruth. Un autre parent avait aussi droit de rachat, mais il refusa de s’en prévaloir. Booz épousa donc Ruth, la Moabite (i.e., une étrangère) et ils eurent un fils, Obed, qui fait partie des ancêtres de Jésus : il fut le père de Jessé, le père de David.

2.4 La femme d’Urie

David s’emmouracha de la femme d’Urie, qui était l’un des gardes dans l’armée de David. Bethsabée – c’était son nom – devint enceinte et en informa David. Celui-ci voulut, pour donner le change, qu’Urie vienne en congé chez lui. Urie vint, mais ne coucha pas avec Bethsabée. David donna l’ordre de mettre Urie au plus fort de la mêlée pour qu’il soit tué dans l’attaque qui devait avoir lieu. Urie le Hittite mourut donc. Une fois son deuil fait, David recueillit Bethsabée dans sa maison, et elle devint sa femme. Un enfant naquit de leur union. Yahvé envoya le prophète Natân vers David pour lui faire savoir qu’il avait fauté. Natân entra chez David et lui dit la parabole de l’homme qui n’avait qu’une seule petite brebis que lui vola un autre homme qui avait déjà un riche troupeau. "Cet homme, c’est toi", dit Natân. L’enfant mourut. David reconnut son péché. Avec Bethsabée, il eut un autre fils : Salomon, un autre ancêtre de Jésus.

2.5 Marie

Marie est, elle aussi, hors-normes.  Lucie Lépine, dans son fascicule Nos sœurs oubliées, les femmes de la Bible , traduit bien ce que Marie a pu vivre dans le concret :

Ma vie

Je n’ai pas eu une vie facile. J’ai eu une enfance heureuse mais, à partir du jour de mes fiançailles avec Joseph, les événements ce sont déroulés de façon imprévue. Je me suis trouvée enceinte avant d’habiter avec Joseph et celui-ci n’a pas pu s’empêcher de croire que je l’avais trompé. Nous étions bouleversés tous les deux. Que deviendrait notre couple ? Des racontars ont circulé à mon sujet et j’ai beaucoup souffert des regards désapprobateurs des gens. Mais Joseph et moi nous nous aimions beaucoup. Finalement nous avons décidé d’élever ensemble cet enfant et de faire de notre mieux pour qu’il devienne quelqu’un de bien.

Pas facile, ce garçon-là

J’ai dû me rendre à Bethléem pour le recensement alors que j’allais bientôt accoucher. Le voyage a été long et comme nous n’avons pas pu trouver de logement, j’ai donné naissance à mon fils dans une étable. J’étais jeune dans le temps et la joie l’a vite emporté sur les fatigues entraînées par cette aventure.

Jésus a été ma consolation jusqu’à l’adolescence où les confrontations ne furent pas faciles. Les conflits que j’ai vécus avec lui à cette époque m’ont demandé beaucoup d’énergies. Je ne le comprenais plus, tant il avait changé. Sa fugue au temple m’avait beaucoup inquiétée et quand je lui ai demandé le pourquoi de sa conduite, il me répondit un peu froidement qu’il avait des choses importantes à faire et qu’il devait faire la volonté de son Père. C’était un rêveur qui voulait changer le monde et pourtant il est resté longtemps à la maison sans parler de se marier. Je me suis parfois sentie coupable dans mon rôle de mère. Peut-être n’avais-je pas su comment m’y prendre ? Peut-être avait-il manqué d’encadrement ?

Un jour, Jésus décide de partir après avoir entendu parler de Jean le Baptiste qui dénonce les injustices provoquées par un système qui produit la pauvreté. Il est parti avec son baluchon…

Mère d’un « drop-out »

J’aurais tant voulu lui donner des conseils, un peu de provisions. Il n’avait besoin de rien. « Au jour le jour. « Dieu nourrit les oiseaux », c’était sa devise. J’avais hâte qu’il se décide à faire quelque chose de sa vie et voilà qu’il devenait un itinérant. J’ai eu des nouvelles de lui, un jour, par des voisines qui le suivaient. Il se promenait dans les rues, se tenait avec des femmes de mœurs douteuses, allait manger chez l’un et chez l’autre. Il n’avait pas d’endroit où dormir. Il parlait contre les institutions et les lois qui étouffent l’être humain. Il semonçait les Pharisiens, qu’il trouvait trop légalistes. Ceux-ci ripostaient en disant qu’ils n’étaient pas, eux, des fils de la prostitution. Cela m’a fait mal. Je me faisais du souci pour lui, le croyant marqué par ces propos malveillants. De plus, j’avais entendu dire qu’il devenait l’objet d’accusations sérieuses de la part des autorités religieuses. J’aurais tellement aimé qu’il arrête de temps en temps pour me donner de ses nouvelles…

La parenté et les amis pensaient réellement qu’il avait perdu la tête, qu’il allait trop loin. Un jour, je suis partie avec ceux qui voulaient s’emparer de lui pour lui faire comprendre le bon sens et lui éviter ainsi des ennuis. Mais il n’avait pas l’air de s’en rendre compte. Je suis revenue un peu déçue. Il disait devoir répondre à une intuition profonde, à un appel de Dieu : faire espérer les gens qui n’avaient plus de raisons d’espérer et qui devenaient, par ce fait, ses frères et ses sœurs. Il paraissait totalement engagé pour la libération de ces hommes et de ces femmes écrasé-e-s sous le poids des lois tant civiles que religieuses et rien ne pouvait l’arrêter. J’ai eu peur que son histoire finisse mal. Il disait les choses maladroitement et il était trop faible pour avoir raison du pouvoir en place. J’avais de la difficulté à le comprendre.

Et s’il avait raison

Pourtant, ce qu’il disait me touchait beaucoup. Il savait exprimer ce que je gardais dans mon cœur depuis si longtemps. Il parlait de liberté. Il voulait le bonheur pour tous dès maintenant. Il appelait Dieu « papa » : j’aimais beaucoup cette façon de parler de Dieu. Il aimait les enfants; des femmes le suivaient. Il réconfortait les malheureux et voulait changer cette société injuste qui opprimait les personnes. J’ai toujours pensé, moi aussi, que les situations d’oppression seraient un jour renversées et que Dieu voulait des êtres humains égaux. Il avait peu de disciples, mais je commençais à croire qu’il avait raison malgré les apparences.

J’ai compris

Quelques jours avant la Pâque , on m’apporta de mauvaises nouvelles. J’eus très peur. On menaçait Jésus de mort, car il troublait l’ordre. Il y avait, disait-on, danger d’émeute dans la foule. Je décidai alors d’aller voir ce qui se passait. Jésus avait été arrêté, flagellé, condamné à mort. Je le suivis jusqu’au bout malgré l’atroce douleur que je vivais. Je crois qu’il m’avait aperçue alors qu’on l’entraînait vers le lieu de son exécution. On aurait dit que son regard m’invitait à essayer de comprendre. Il avait cru à ce qu’il enseignait jusqu’à donner sa vie… J’étais là, sans rien dire, impuissante. Et quand on me remit mon fils mort entre les mains, je pensai mourir de douleur avec lui. J’étais seule avec Jean et quelques femmes au pied de la croix, car tous ses amis l’avaient abandonné par crainte des autorités.

Jean m’a accueillie chez lui. Nous avons passé plusieurs jours à prier ensemble. Nous avons beaucoup parlé de lui, de ce qu’il avait dit et fait, des derniers événements.

Puis un beau jour, je l’ai senti vivant, pour toujours présent au milieu de nous. Comment l’oublier ce moment ? Depuis, je vois les choses autrement. J’ai compris…

( Lucie Lépine, Nos sœurs oubliées, les femmes de la Bible , p. 9 à 13).

Sr Lise Plante, ss.cc.j.m.
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