I. SITUATION DE
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LES FEMMES DANS LA BIBLE
Introduction |
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Dans le Temple, les femmes étaient exclues de la cour des hommes. Leur cour, à elles, se situait cinq marches en dessous de celle des hommes. Il en était de même dans les synagogues : les femmes étaient rigoureusement séparées, souvent reléguées aux dernières places. Leur présence ne comptait pas, alors que celle de dix hommes suffisait pour la célébration du culte. Les hommes, même mineurs, pouvaient lire
On comprend donc le mépris des rabbins pour les femmes : un rabbin ne pouvait pas adresser en public la parole à une femme. Dans le Talmud, on disait qu’il fallait chaque jour rendre grâce à Dieu pour trois choses : « Je te rends grâce de ne m’avoir pas fait païen, de ne m’avoir pas fait femme, de ne m’avoir pas fait ignorant. » Cette exclusion de la femme se concrétisait en de nombreuses interdictions. Elle ne pouvait ni parler dans la synagogue; ni témoigner dans un procès (sauf cas très rares); ni participer aux repas quand il y avait des invités, même pour servir (cf. Gn 18, 9 : Rt 2, 14). Les femmes ne devaient pas sortir de la maison. L’interdiction était particulièrement sévère pour les filles nubiles. Chez les Hébreux, la femme n’avait droit à une certaine considération que lorsqu’elle devenait mère. Mais, en tout cas, dans le mariage, le mari était le maître absolu, sa femme devait lui obéir en tout; dans une version du Décalogue, elle est énumérée parmi les biens de propriété, (Ex 20, 17); l’homme pouvait même avoir d’autres femmes, et lui seul pouvait décider le divorce : il lui suffisait d’écrire une lettre de répudiation, sans laquelle l’épouse répudiée ne pouvait se remarier. La femme adultère était condamnée à mort. La vierge fiancée, que l’on surprenait à avoir des rapports sexuels avec un autre homme, était lapidée, non pas pour avoir péché contre la pureté, mais parce qu’elle avait offensé l’homme auquel elle était promise. Il faut noter en effet que la virginité n’avait pas de valeur particulière dans le monde hébreu, puisque la femme n’était considérée et acceptée comme nécessaire que parce qu’elle procréait. La stérilité était un déshonneur, un signe de malédiction. Toutes les louanges allaient à la femme qui remplissait d’enfants la maison, servait son mari et ses hôtes en silence et s’activait aux travaux domestiques. La femme travaillait beaucoup, et durement : elle devait moudre le grain, faire le pain, se procurer l’eau et le combustible, filer, tisser, coudre, prendre soin des enfants et de la maison. Dans la vie nomade, la femme tissait la tente. C’était elle qui la plantait et la démontait. Fort probablement, comme dans le Moyen-Orient d’aujourd’hui, les femmes, dans le monde hébreu de l’Ancien Testament, prenaient leur part des travaux de la terre : labourer, semer, moissonner, même si ces tâches revenaient surtout à l’homme. Les tâches maternelles, la présence au foyer, excluaient pratiquement la femme de Dieu de la vie publique. La femme était toujours sous tutelle : ou de son père, ou de son mari, ou du frère de son mari si elle restait veuve. De la loi du lévirat il résultait que la veuve sans enfant mâle devait épouser son beau-frère pour être assurée d’une protection pour elle-même et ses filles. À ces signes particuliers d’infériorité présents dans toutes les cultures de type patriarcal du Moyen-Orient, les Hébreux ajoutaient le fait de la circoncision, interprétée comme un sceau de foi (cf. Rm 4, 11) : elle était réservée aux enfants mâles. Son absence ne pouvait que situer les femmes en marge de la communauté des croyants. Il y avait ensuite de nombreux préceptes de purification qui dérivaient de l’impureté périodique de la femme pendant certaines périodes, elle devait s’éloigner des rapports sociaux. L’homme, préservé de cette impureté et de ces rites, était considéré comme supérieur par nature. De plus, le récit de
Au plan juridique, la femme était considérée comme une mineure : - Son témoignage n’était pas reçu devant les tribunaux… - Elle recevait son mari de la main d’un père… - Le mari pouvait annuler les vœux de sa femme… - Il disposait des biens de sa femme… - Il était le seul à pouvoir prendre l’initiative du divorce. |
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Sr Lise Plante, ss.cc.j.m. | |||||||||||||||