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Nous te saluons, Cœur très miséricordieux !

Dans sa «Bulle d'indiction du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde» qui se tiendra dans l'Église du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, le Pape François entre de plain-pied dans le mystère où il nous entraîne: «Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père.  Le mystère de la foi chrétienne est là tout entier.» (Art. 1) 

En annonçant un jubilé de la miséricorde, le Pape François oriente notre regard de fils et filles de saint Jean Eudes sur le Cœur miséricordieux de Jésus.  Pour Jean Eudes aussi, la miséricorde de Dieu était l'essentiel de la Bonne Nouvelle.

«Contempler le visage de la miséricorde du Père» en Jésus, son Envoyé !  Tous les saints, et saint Jean Eudes d'une façon très explicite, et Amélie Fristel dans son sillage, ont senti le besoin de prendre le chemin de la contemplation pour arriver à la reproduction des attitudes de Jésus dans leur vie.

Jean Eudes a longuement regardé Jésus, son attitude à l'égard des personnes marginales qu'il rencontrait; il a écouté ses paroles et les a laissées retentir en lui.  Jésus est l'expression même de la miséricorde divine, comme le dit si bien saint Jean Paul II: Dans le Christ et par le Christ, Dieu devient visible dans sa miséricorde [...] il l'incarne et la personnifie.  Il est lui-même, en un certain sens, la miséricorde.»  (Dives in misericordia, art. 2)

Une phrase sur Amélie nous parle d'elle dans le même sens : «Le modèle posa continuellement devant ses yeux; elle s'appliqua avec suite à en reproduire en elle-même les traits et les sentiments; elle en fit la règle de sa conduite». (Procès de Rennes)

RÉFLEXIONS

Magnificat
Nous aimer les uns les autres...
Nous te saluons, Cœur très miséricordieux !

La miséricorde est l'au-delà de l'amour !. La miséricorde n'est pas une qualité de Dieu parmi d'autres; elle est l'être même de Dieu.  Elle est Dieu au cœur de lui-même.  Dieu cordial.  «Dieu, quel sacré-cœur !», comme s'exprime quelque part Pierre Talec.  Le Sacré-Cœur est l'emblème de la miséricorde, de «la grande pitié de Dieu pour son peuple».

La Salutation aux Saints Cœurs peut, d'une certaine manière, «se résumer» dans le «Nous te saluons, Cœur très miséricordieux» car, pour être miséricordieux, il faut être très saint, très doux, très humble, très patient, très obéissant, très vigilant, très fidèle, très aimant.

La miséricorde est une qualité de Dieu qui m'invite à me prendre en pitié moi-même, à m'aimer comme je suis.  Comme il est difficile de se laisser aimer vraiment !  Nous voudrions toujours avoir notre part de mérite, alors qu'en réalité nous sommes en dette perpétuelle: c'est Dieu qui est premier, il nous sauve tout entier, parce qu'il nous aime.

Me prendre en pitié, mais également, prendre en pitié mes frères et sœurs  c'est-à-dire m'ouvrir à leur détresse.  «Voyez ma miséricorde, dit Jésus, faites-en autant et vous obtiendrez miséricorde.»

En regardant Jésus, nous apprenons la miséricorde; en accueillant Jésus, nous permettons à la miséricorde de prendre corps en nous.  Dieu est venu camper sa divinité au cœur de notre humanité blessée pour opérer cette merveille de notre participation à sa vie.  Il faut entrer dans l'expérience de la miséricorde; la Bible nous y invite.  Si la miséricorde reste pour nous un mot, on n'en connaît encore rien et on ne trouvera pas «les mots pour la dire» de façon à rejoindre les gens, et encore moins pour en vivre.

Comme son nom l'indique, la miséricorde nous parle à la fois de misère et de cœur.  Dieu au cœur de la misère de l'humanité.  Misère aux cent visages.  Misère des corps meurtris.  Misère des cœurs blessés.  Misère des esprits aliénés.  Misère du péché... 

Jésus incarne la compassion infinie de Dieu.  Regardons-le, ému par les détresses de ceux et celles qu'il rencontre.  Il est attentif aux plus démunis.  Il est «pris aux tripes» par la souffrance multiforme que la vie étale devant lui.  Il se fait l'ami des pécheurs, des exclus de la société juive, des publicains, de la Cananéenne, de la femme adultère, du bon larron...  et, pour reprendre une expression du Pape François, tous ceux et celles des «périphéries existentielles».

Dieu a tant aimé le monde qu'il s'est fait lui-même «le bon Samaritain» dont il nous parle dans une de ses paraboles.  Le Samaritain «voit» le malheureux sur sa route.  Le Samaritain est d'abord «touché de compassion».  Voir, être touché, voilà deux activités que présuppose la miséricorde !...  Le Samaritain «s'approcha»; comment aimer sans se faire proche ?  La miséricorde suppose une approche faite de délicatesse, de patience, d'apprivoisement, de capacité de se faire adopter par celui qui est dans le besoin.  Car la miséricorde n'a rien de paternaliste.  Elle ne s'impose pas à celui qu'on aide.  Il faut parfois se faire pardonner d'être miséricordieux!...  Le Samaritain «banda les plaies» du malheureux, «versa l'huile et le vin».  La miséricorde suppose un engagement de la personne !...  Le Samaritain conduit ce malheureux chez l'hôtelier».  La miséricorde suppose qu'on ne laisse pas tomber l'autre après les premiers soins d'urgence.  La miséricorde est une «prise en charge»; elle engage dans un «suivi» de la charité...  Nous ne sommes pas seulement les destinataires de l'infinie tendresse de Dieu, nous sommes ses relais auprès de ceux et celles qui croisent notre route; nous sommes les passages obligés pour qu'elle les atteigne. 

La devise du Pape François: «Miserando atque eligendo», pourrait être la nôtre à chacun-e; inspirée par le récit de la vocation de Matthieu, elle peut se traduire: «Parce qu'Il l'a vu avec les yeux de sa miséricorde, le Seigneur l'a choisi».  Nous sommes invité-e-s à vivre de miséricorde parce qu'il nous a d'abord été fait miséricorde.  «Miséricordieux comme le Père», est d'ailleurs la «devise» de l'Année de la Miséricorde.

Bonne année de miséricorde !

Sr Lise plante ss.cc.j.m.
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